Pour encourager l’utilisation de transports moins polluants, les pouvoirs publics ont créé le « forfait mobilités durables ». Un dispositif facultatif qui permet aux employeurs de prendre en charge les frais de transport de leurs salariés qui effectuent les trajets entre leur domicile et leur lieu de travail via leur cycle personnel (ou cycle à pédalage assisté), le covoiturage (passager ou conducteur), les transports publics de personnes (hors frais d’abonnement) ou des services de mobilité partagée. Cette mesure est applicable depuis le 11 mai dernier.
Précision : sont considérés comme des services de mobilité partagée notamment la location ou la mise à disposition en libre-service de véhicules (vélos, cyclomoteurs, motocyclettes, trottinettes…) ainsi que les services d’autopartage.
Des avantages social et fiscal à la clé
Le forfait mobilités durables versé par l’employeur est exonéré de cotisations sociales, de CSG-CRDS et d’impôt sur le revenu dans la limite de 400 € par an et par salarié.
Et attention, ce plafond inclut aussi, le cas échéant, la prime de transport allouée par l’employeur (dans la limite de 200 € pour les frais de carburant).
Rappel : la prime de transport permet à l’employeur de prendre en charge les frais de carburant et les frais liés à l’alimentation des véhicules électriques, hybrides rechargeables et hydrogènes engagés par les salariés pour les trajets domicile-lieu de travail dès lors que ces derniers sont contraints d’utiliser leur véhicule personnel en raison de l’absence de transports en commun ou d’horaires de travail particuliers.
En outre, le forfait mobilités durables est cumulable avec la prise en charge obligatoire de l’employeur (à hauteur de 50 %) des frais d’abonnement aux transports en commun et aux services publics de location de vélo de leurs salariés. Pour être exonéré de cotisations sociales et d’impôt sur le revenu, l’avantage résultant de ces deux prises en charge ne doit pas excéder 400 € par an et par salarié, ni le montant de la prise en charge obligatoire liée aux abonnements de transports en commun.
En complément : le forfait mobilités durables remplace l’indemnité kilométrique vélo. Toutefois, les entreprises qui, au 11 mai 2020, en faisaient bénéficier leurs salariés peuvent continuer à la verser.
Comment procéder ?
Le forfait mobilités durables peut être instauré par le biais d’un accord d’entreprise ou, à défaut, d’un accord de branche. En l’absence d’accord en la matière, l’employeur peut décider de l’allouer à ses salariés (via une décision unilatérale), le cas échéant, après avoir consulté son comité social et économique.
L’accord collectif ou la décision de l’employeur doit fixer le montant du forfait mobilités durables (sous la forme d’une allocation forfaitaire), ses modalités et ses critères d’attribution. Sachant que l’ensemble des salariés de l’entreprise doit en bénéficier.
À noter : les salariés à temps partiel dont la durée de travail équivaut à au moins un mi-temps (50 % de la durée légale de travail ou de la durée conventionnelle de travail si elle est inférieure) ont droit au forfait mobilités durables dans les mêmes conditions que les salariés à temps plein. Les autres voient ce forfait proratisé compte tenu de leur durée de travail.
Et bien entendu, le versement du forfait implique la fourniture de justificatifs de la part des salariés : un justificatif de paiement ou une attestation sur l’honneur, pour chaque année civile, relatif à l’utilisation effective d’un ou plusieurs des moyens de déplacement éligibles au forfait mobilités durables.
Art. 82 loi n° 2019-1428 du 24 décembre 2019, JO du 26
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